Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 11 avril 2018
Fiscalité locale

Le Cese appelle à une réforme globale de la fiscalité locale

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a appelé, hier, à engager « rapidement »  une réforme « globale et ambitieuse »  de la fiscalité locale « en cohérence avec les besoins »  dans le but de « sauvegarder l’intérêt général ». Dans cet avis intitulé « Pour une réforme globale de la fiscalité locale »  et adopté à 141 voix pour, 3 contre et 27 abstentions, l’assemblée consultative souligne que le système en place actuellement est très majoritairement jugé « obsolète »  et « inadapté »  par l’ensemble des acteurs qui critiquent sa « complexité ».
« De corrections mineures en réformes partielles, aucune action globale ambitieuse n’a été menée depuis 35 ans », pointe la Conseil qui estime qu’il « convient dès lors de réformer en profondeur un système fiscal dont l’objectif reste de financer le fonctionnement des politiques et services publics d’intérêt général (déplacements en bus ou en train, accès à l’école, au lycée, à l’université́, eau potable, gymnase, théâtre, bibliothèque, ramassage des déchets ménagers ou encore couverture internet, etc.) ».
Pour y parvenir, le Cese suggère d’organiser des états généraux de la fiscalité locale afin de permettre au Parlement de « construire un nouveau cadre »  et formule plusieurs recommandations.
Tout d’abord, il préconise de « simplifier et clarifier »  l’architecture du système en « concentrant les ressources fiscales sur deux des quatre strates de collectivités locales actuelles ». Il indique, « à titre d’exemple », que le déplacement de la fiscalité́ du « bloc communal »  vers le « bloc intercommunal »  renforcerait « la cohérence de gestion et la solidarité́ entre les collectivités d’un même territoire de vie »  et donnerait aux élus « plus de moyens au service d’une réelle autonomie d’action de leurs collectivités respectives ».
Il propose également de « financer plus justement l’action des collectivités locales »  en leur affectant, en fonction de leurs principales compétences, une part de la collecte d’impôts nationaux dynamiques afin de « remédier aux disparités de potentiel fiscal qui s’accentuent entre territoires ».
Autre recommandation : renforcer la solidarité entre les territoires. Selon le Cese, la future loi-cadre sur la fiscalité locale devrait intégrer une réforme complète du système de péréquation : « Il conviendrait d’insister sur sa simplification, de privilégier le recours à la péréquation verticale, de prévoir un dispositif d’évaluation permanente de son fonctionnement et de son efficacité, et d’instaurer une gouvernance partagée entre l’Etat et les collectivités locales ».
Enfin, il préconise d’élargir le rôle de la Conférence nationale des territoires (CNT) au dialogue sur la répartition des recettes fiscales et d’organiser des « conférences citoyennes triennales sur le budget »  de chaque collectivité en charge de lever l’impôt. Ces dernières associeraient « habitants, syndicats, entreprises, associations, qui pourraient alors s’informer et s’exprimer sur les grandes hypothèses d’orientation envisagées par la collectivité », précise l’assemblée consultative.
Reste à savoir comment les collectivités locales, le gouvernement et les spécialistes de la question recevront ces propositions puisque, dans le même temps, tant le Comité des finances locales (CFL), que l’exécutif ou encore la mission Richard-Bur ont déjà fait part de leurs suggestions sur le sujet, notamment concernant la compensation de la suppression de la taxe d’habitation à l’horizon 2020 (lire Maire info des 28 février, 12 mars et 22 mars).
A.W.

Télécharger l’avis du Cese.

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